Déconfinement: un pas vers la liberté?

4 mai 2020 : la Belgique a survécu. Certes, il reste encore des patients dans les hôpitaux, des malades décèdent encore et le monde hospitalier reste sur le qui-vive face à une nouvelle pandémie. Fort heureusement, nous pouvons commencer à respirer (dans un masque si vous vous trouvez dans l’espace public) car le pic est derrière nous. Libéré ? Délivré ? Pas vraiment. Le déconfinement ne fait que débuter.

 

Prudent et bien portant

 

Comme le gouvernement fédéral l’a annoncé, le déconfinement se fera étape par étape, réouverture par réouverture, pour éviter une soudaine cohue propice à une nouvelle vague d’infection. Pas question de sortir pour rien, d’aller boire un verre chez des amis ou au bar, de faire du sport en meute. Certains interdits demeurent pour notre santé tous comme les recommandations pour limiter la propagation. Donc, continuez de vous laver les mains, de porter un masque (devenu obligatoire dans l’espace public), de respecter les distanciations sociales et de ne sortir que si cela reste nécessaire.

 

La prudence est le maître-mot dans ce processus. Le déconfinement se poursuivra si les indicateurs (diagnostics, hospitalisations, sorties, décès) poursuivent une évolution positive. Si ce ne sera pas le cas, le gouvernement a annoncé qu’un pas en arrière restera envisageable. Patience alors, il est trop tôt pour crier victoire.

 

Cela peut paraître lourd, d’avoir attendu un mois et demi puis nous prévenir que la sortie de crise ne sera pas pour tout de suite, je comprends votre réaction.

 

Comprenez cependant que tout risque doit être écarté si la certitude reste trop faible. L’Allemagne par exemple est critiquée pour avoir entrepris un déconfinement jugé trop précoce, considéré comme facteur principal de l’augmentation du nombre de cas positifs détectés. La Chine reste prudente par la découverte d’un possible nouveau foyer.

S’il y a bien un mauvais élève à ne surtout pas suivre, ce sont des Etats-Unis.

 

Imprudent et au point mort

 

La liberté n’a pas de prix comme on dit aux USA, y compris pour votre survie. Pas question de rester coincé chez soi lorsque vous risquez de perdre votre emploi, de ne plus bénéficier de revenu suite à l’absence de filet de sécurité sociale et donc de se retrouver dans une situation comparable à celle de la crise économique de 2008.

 

Ajoutez à cela un président qui surfe sur la sacralisation de la liberté en appelant au boycott du confinement, qui applique des mesures à la carte selon la couleur politique des Etats et tout cela sur fond de réélection présidentielle. Démocratie aveugle et sécurité sanitaire, un cocktail mortel pour les buveurs imprudents. Après les suspicions de collusion avec le Kremlin, cette situation pourrait inspirer aux démocrates un nouveau scandale : le coronavirusse, la collusion entre Trump et la pandémie pour être réélu.

 

En attendant, les Etats-Unis enregistrent les pires résultats en nombre d’infectés et de décès, parvenant même à dépasser en la Chine en quelques jours seulement !

 

C’est pour éviter une telle catastrophe qu’une politique prudente faisant abstraction de tout enjeu électoraliste est nécessaire. Comme à la guerre, l’intérêt national doit primer sur les calculs personnels car nous faisons tous face à un ennemi commun et ce n’est qu’ensemble que nous le vaincrons.

  

A l’heure de l’individualisme entre Etats européens sur fond de concurrence mais aussi aux Etats-Unis après l’annonce du gel des cotisations pour l’OMS, la Belgique doit rappeler au monde la force de sa devise : l’union fait la force.