A l'aube de la haine médiatique

Que lis-je ? Qu’ont vu mes yeux devant ces articles et ces commentaires présents sur des sites d’actualité ? Je pensais que la société avait intellectuellement progressé grâce à l’éducation nationale de nos enfants, au partage du savoir avec la prolifération de nombreuses sources de connaissances à travers les ouvrages papiers et sur le Net. Depuis des années, je commençais à douter.

 

J’ai déjà parlé des messages de haine vis-à-vis des articles où les commentaires mettaient en avant le rejet des migrants au nom des sécurités (et pas seulement de la sécurité proprement dite). Aujourd’hui, l’impression qu’une partie de l’humanité s’est enfoncée profondément dans l’obscurantisme de la haine s’est confirmée.

 

Vous connaissez sûrement Greta Thunberg, cette adolescente suédoise devenue une icône de l’écologie mondiale en appelant les décideurs politiques à agir ? Qu’on ne soit pas d’accord avec ses discours alarmistes reste compréhensible, que l’on parle de complot et de manipulation devient problématique dès qu’il s’agit de l’enfoncer pour défendre son confort en niant un problème d’envergure mondiale. Mais aller jusqu’à l’insulter voire même à vouloir la violenter pour ses discours, là je dis : STOP !

 

La haine a atteint un seuil inacceptable dans notre société. Dois-je rappeler que nous avons transmis l’image d’une société où les libertés d’expression et d’opinion ont façonné notre démocratie tant vantée par les organisations des droits de l’homme ? Que la violence contre les femmes est devenue un sujet d’actualité avec les affaires d’harcèlements, démontrant l’importance de lutter contre l’impunité du pouvoir ?

 

Pourquoi ce message ? Pourquoi la nature de ce coup de gueule ? Lisez ce message de la part d’Emmanuelle Ménard (trouvé sur la page Facebook de Mr. Mondialisation) et vous comprendrez : « Greta Thunberg. Dommage que la fessée soit interdite, elle en mériterait une bonne. »

 

1.      Greta est suffisamment âgée pour ne plus recevoir de fessée ;

2.      La fessée était une réponse pour punir un enfant lorsqu’il commet une faute comme casser un objet, désobéir à un parent ou faire preuve de violence. Je ne vois pas pourquoi il faudrait la punir pour dénoncer publiquement les problèmes environnementaux ;

3.      La fessée a été abolie car elle s’est avérée inefficace dans l’éducation de l’enfant ;

4.      En tant qu’élue politique, Mme Ménard devrait montrer l’exemple en répliquant par l’argumentation plutôt que par l’appel à la violence ;

5.      Et à ceux qui aiment effectuer des recherches, il s’avère que Mme Ménard est membre du Rassemblement national (appelé autrefois Front national). Je dis ça, je ne dis rien.

 

A ceux qui appellent à la théorie de la manipulation, je ne rentrerai pas dans le débat. De toute manière, nous nous faisons tous manipuler par quelqu’un d’autre.

 

L’appel du profit n’échappe à personne souhaitant s’enrichir sur autrui. Nous sommes tous des manipulés, que ce soit par les politiques, les médias, les publicités et même par nos proches. Mais dire qu’un message ne peut être entendu en raison de sa nature démontre l’envie de nier le débat en détournant l’attention du lecteur du sujet principal. Et ceux qui n’ont aucuns scrupules vont jusqu’à attaquer la personne en trouvant un point faible comme un handicap, une maladie ou encore une affaire ancienne avec la justice.

 

Lorsque je disais que je ne rentrerais pas dans ce débat, je vais le dire en tout honnêteté : je me fiche complètement que Greta Thunberg soit une adolescente engagée, un cyborg dénué de tout sentiment (oui, oui, cela a été dit) ou l’extra-terrestre que Raël a rencontré en 1973. Je considère qu’elle n’a pas tort sur la nécessité d’agir pour notre planète.

 

Ce que je veux dire, c’est que je me focalise sur le message et sur la communication, pas sur la personne en elle-même. Même si parfois je désapprouve les actions chocs comme la grève estudiantine hebdomadaire ou les manifestations par phénomène de groupe plutôt que par conviction, je le dis car je le pense et au moins je n’ai pas besoin de me montrer violent ni insultant.

 

 

Ce fut un bref coup de gueule et ce ne sera sûrement pas le dernier.