Publifin, Telenet, Pénélopegate. Quelques noms d'affaires ayant en commun l'implication de plusieurs acteurs politiques dans des systèmes opaques de rémunération exorbitante. Ici, nous ne traiterons pas du fond des polémiques car elles sont toujours en cours mais plutôt des conséquences que celles-ci peuvent entraîner contre les principaux intéressés.
A l'aube des scandales
En quoi les affaires citées ont-elles de choquantes? Pourquoi résonnent-elles comme des séismes ébranlant la classe politique? Parce que les principes révélés ont de quoi surprendre et surtout de quoi choquer la population. Résumons brièvement les affaires.
Publifin est le nom d'une intercommunale liégeoise active dans plusieurs secteurs dont l'électricité et les télécommunications. Le scandale est déclenché par un échevin liégeois qui constate des pratiques anormales. L'enquête va révéler un mode de travail douteux : des personnalités politiques cumulant plusieurs mandats participaient à des réunions et empochaient des sommes assez élevées. Bon, une pratique normale en politique. D'où vient le choc alors? Simplement qu'il est anormal que des personnes touchent un cachet de présence astronomique pour un temps de travail relativement faible selon les informations recueillies. A cela s'ajoute le flou sur la rémunération, la liste des personnes qui en ont bénéficié, les pratiques dans l'administration. Pour faire bref : des députés wallons sont choqués que certains de leurs camarades touchent plus en faisant moins.
Telenet est aussi un service de télécommunication agissant principalement en Flandre. Ici, il s'agit d'une affaire de conflit d'intérêt où le président de la Chambre des Représentants Siegfried Bracke était aussi conseiller chez Telenet jusqu'à sa démission, relançant une énième fois la question du cumul des mandats.
Le Pénélopegate concerne la France et plus précisément François Fillon. Le nom de cette affaire vient de la femme du candidat des Républicains accusée d'avoir travaillé pour son mari en tant qu'assistant parlementaire sans avoir réellement prester un quelconque service. Cela laisse supposer la création d'un emploi fictif et donc un acte criminel pouvant coûter la candidature de Fillon. Après une baisse dans les sondages, à quand sa démission? Seule la justice se prononcera sur la suite des événements.
Le séisme ne fait que commencer
Et oui, tout ne fait que commencer. Les enquêtes sont menées, les pratiques sont dévoilées, la population se pose des questions sur les événements.
Pour les deux premiers cas, il n'y a rien d'illégal. Rien n'interdit un élu politique de cumuler des mandats à condition qu'il les déclare. Cependant, apprendre qu'il gagne des milliers d'euros en participant à des réunions de courte durée tout en travaillant comme député pendant que beaucoup de citoyens ont des difficultés à joindre les deux bouts, cela à de quoi faire bondir. C'est bien la pratique au niveau moral qui est visée. Rappelons que ce qui est immoral n'est pas forcément illégal. Non, s'arranger pour gagner plusieurs mois de salaire en quelques heures n'a rien d'illégal et tant pis si cela va à l'encontre de la déontologie. Les administrateurs auraient dû y réfléchir à deux fois, anticiper la vague médiatique actuelle. Ils auraient dû savoir que tôt ou tard, quelqu'un dénoncerait ces pratiques opaques. En attendant, ils doivent choisir entre la coopération, la démission par la petite porte ou la minimisation des faits.
La population réclame des réponses, il en est des députés de les exiger. Elle veut surtout que ce genre de scandale ne se reproduise plus. La classe politique doit en tirer des leçons et prendre des mesures fortes telles que la limitation des mandats et une plus grande transparence sur les activités des élus.
Le Pénélopegate est plus grave. Etant donné qu'il s'agit d'une accusation sur un emploi fictif, nous nous retrouverons dans l'illégalité. Et rien n'avantage Fillon dans cette affaire : prétendant être clean par rapport aux autres membres des Républicains dont beaucoup sont mouillés dans des magouilles (y compris d'emplois fictifs), voila qu'il en fait parti. Ajoutez à cela l'engagement de ses enfants durant leurs études avec un salaire élevé, la confiance est rompue. Les sondages sont défavorables, le parti souhaite trouver une solution de remplacement. François Fillon est rapidement passé de futur président à probable perdant.
Tout ceci montre que la population n'est pas dupe. Ce n'est pas le troupeau de moutons silencieux croyant tout ce qu'on leur raconte. N'oubliez pas, hommes et femmes politiques, que lorsque vous adoptez des mesures d'austérité, de réduction de coûts sociaux et des augmentations fiscales, ce sont les citoyens qui trinquent. Il est normal qu'ils attendent de vous un comportement digne de votre part. Parce que savoir que des personnes ont été payées avec de l'argent public pour une prestation en dessous du temps de travail imposé pour la plupart des employés, ne soyez pas étonnés du manque de confiance pour la classe politique.
Comme le dit
le proverbe : bien mal acquis ne profite jamais. Par contre, votre bulletin de vote au fond de votre Fillon fion, vous l'aurez bien mérité. Une réponse fine et nette.
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