L'enseigne de l'enseignement saigne.

La rentrée des classes, un événement perçu différemment par les enfants. Certains sont contents, d'autres pas, même si sortir de deux mois de vacances est difficile pour beaucoup. Et pourtant, l'enseignement est une composante fondamentale pour une société qui veut encore exister dans les années à venir. Malheureusement, l'éducation de nos enfants est menacée par deux problèmes graves : le budget et la politisation.

 

Le budget : zéro pointé en math

 

L'éducation est gratuite et de qualité, tels sont les objectifs qu'un gouvernement doit donner à sa population. Mais tout ceci a un coût pour la société car il faut payer les infrastructures, les fournitures, les enseignants, l'alimentation, les activités extérieures et bien d'autres choses que les directeurs font passer en frais de société.

 

Le budget, une question qui vire au cauchemar lors de conclaves budgétaires (sinon, quel en serait l'intérêt ?) car chaque ministre veut sabrer dans les dépenses des compétences qu'il/elle juge inutile et malheureusement, l'enseignement se trouve parfois dans leur ligne de mire. Motif ? Il faut trouver des sous pour remplir les trous que nous avons nous-mêmes creusés ou laissés se creuser et l'enseignement n'est pas un secteur qui rapporte beaucoup. Sauf qu'on parle du futur et il est normal que le profit ne vienne pas directement. Sabrer dans le budget de l'enseignement revient à sacrifier le futur pour sauver le présent, comme l'austérité budgétaire. Drôle d'équation qu'un prof de math barrerait en rouge mais qu'un économiste mettrait "mention bonne".

 

Que faire alors pour préserver l'école sans trop trouer son budget ? La privatisation! Une solution qui attire beaucoup de convoitises pour les requins entrepreneurs, surtout s'il y a un subside public à la clé, comme pour les prisons. Théoriquement, c'est gagnant-gagnant : le gouvernement ne se préoccupe plus trop des finances scolaires tandis que l'entreprise réalise du profit et embauche du personnel. Mais dans la pratique, c'est le risque de voir les principaux intéressés (les écoliers) devenir perdants du jour en lendemain. Car je parle d'entreprise, une boîte dirigée par des entrepreneurs requins qui souhaitent réaliser du profit en n'allant pas par le dos de la cuillère mais par celui des enfants lorsqu'il s'agit de leur flanquer un coup de pied au derrière parce qu'ils font perdre de l'argent à cause de leurs mauvais résultats, qu'ils ne paient pas leur entrée ou pire, leur école se retrouve en faillite ou fermée car pas assez rentable. A cela s'ajoute le risque du sacrifice de certains cours, faute de moyens ou jugés financièrement pas intéressants.

 

Donc non, la privatisation n'est pas la solution miracle car elle souffre du même problème budgétaire que le public. Elle ne doit pas remplacer totalement l'éducation nationale mais peut servir de relais pour des enseignements spécifiques ou pour combler le manque de places. Le public, quant à lui, ferait mieux de réfléchir avant de réduire le budget car l'éducation des décideurs est finie mais celle des autres non.

 

La politisation : note maximale en cours de propagande d'histoire

 

Il n'y a qu'un pas entre l'enseignement et la propagande, la différence est le but donné à l'école. L'enseignement est ce que l'élève apprend, la propagande est ce que l'élève doit apprendre. Même si les deux options sont obligatoires, la deuxième est plus sévère car elle ne permet pas de développer la réflexion et l'esprit critique.

Pour le gouvernement totalitaire, les écoles sont des usines permettant de produire les enfants qui garantiront la place du dictateur (pas seulement sa pension) en répétant les mêmes histoires teintées de mensonges (voire d'absurdités pour la Corée du Nord). Ici, l'école dévie de sa mission initiale car elle n'enseigne pas la culture générale pour former les élèves à la vie future mais elle les embrigade pour maintenir la société actuelle et non la faire évoluer. Bien entendu, l'enfant ne s'en rend pas compte car les professeurs lui disent qu'il connait bien sa leçon donc il doit continuer. Cependant, gare à lui s'il réfléchit, la mauvaise note risquera d'arriver en pleine tête (et d'en ressortir aussi).

 

Le système actuel ? Peut mieux faire

 

Le budget et la politisation ne sont pas les seuls problèmes qui existent. Le système scolaire souffre de plusieurs défauts.

 

La qualité dépend du bâtiment et des enseignants qui y sont, ce qui divise la société entre ceux qui seront bien instruits et ceux qui resteront au plus bas. Et lorsque je parlais de propagande, il faut aussi rajouter certaines écoles qui enseignent une matière particulière mais d'une manière douteuse, surtout pour les établissements à caractère religieux.

 

Réduire un enfant à une note n'est pas représentatif de ses performances. D'une part, avoir de bonne notes n'est pas une preuve d'intelligence tout comme les mauvaises ne sont pas toujours attribuées aux cancres. Disons que chaque élève a des points forts et des faiblesses auxquels il est impossible de notifier par des résultats numériques. De plus, les points deviennent l'objectif premier de l'élève. Conséquence ? La triche devient un moyen pour réussir, recevoir une mauvaise note risquerait de le démoraliser en le réduisant au statut d'échec. D'autant qu'une note n'est pas toujours attribuée selon la qualité de l'élève mais selon ses relations avec les enseignants.

 

Albert Einstein disait :"Chacun est un génie. Mais si vous jugez un poisson par son aptitude à grimper aux arbres, il vivra le reste de sa vie en croyant qu'il est stupide". A force de réduire l'enfant à un numéro comme un autre, on sacrifie le potentiel qu'il détient. Plutôt que de quantifier les performances par des résultats, pourquoi ne pas se pencher sur la qualité ? L'enseignement ne devrait plus se baser sur des points mais sur des mentions dévoilant dans quelles matières il est doué pour qu'elles servent à son avenir et dans lesquelles il a des lacunes pour lui fournir une assistance personnelle sans jugement. L'enfant doit aussi apprendre à s'enseigner par lui-même, à devenir curieux des matières qu'il apprend non seulement à l'école mais aussi dans les livres, les vidéos et les excursions car la curiosité est une qualité si elle apporte le savoir et l'enfant préférera écouter un reportage plutôt que sa prof bavarder pendant des heures sur un ton soporifique.

 

Mais on retrouve les deux problèmes évoqués au début : le budget et la politisation. Le budget doit suivre ce changement car il est coûteux et n'apprécie pas le risque de la nouvelle formule si elle peut apporter des pertes. La politisation est présente dans toutes les écoles car leur organisation dépend des pouvoirs publics qui décident de leur fonctionnement et sans volonté, pas de nouveauté.

 

Pour conclure, nos écoles sont des mines pour l'avenir car elle forme nos enfants pour demain et même s'il y a des problèmes de différentes natures, elles restent parmi les infrastructures les plus importantes. Alors, préservons le futur en agissant correctement dans le présent. Personne ne voudrait voir Idiocracy devenir une réalité ?

 

Vidéo utilisée :

 

 

DATAGUEULE N°43 : Mais oui, mais oui, l'école est finie !

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